Nous avons déjà eu mal dans notre vie, mais savez-vous vraiment à quoi la douleur correspond ?
Selon la définition de l’OMS, la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes.
Nous aborderons 2 types de douleur: la douleur aigüe et la douleur chronique.
Qu’est-ce que la douleur aiguë ?
Il s’agit d’une douleur soudaine et vive qui apparait dès qu’on se blesse. Elle fait très mal au début, mais s’estompe généralement au bout de quelques jours. Elle peut durer jusqu’à 3 mois. Elle a pour rôle de nous alerter qu’un problème est présent dans notre organisme. Elle est là pour notre survie ! Elle est là pour qu’on puisse modifier nos comportements ou notre environnement.
Les douleurs aiguës sont des lésions physiques telles que les coupures, brûlures, fractures, inflammations, entorses, avulsions. Par exemple, si on marche sur un bout de verre, on se coupe et on aura mal tout de suite, on parle de douleur nociceptive. Un message nerveux va partir rapidement du site de blessure, passer par la moelle épinière, et aller jusqu’au cerveau pour l’informer d’un changement (mécanique, thermique, chimique). Le cerveau décidera inconsciemment si on aura de la douleur ou non, selon l’environnement et selon comment il se sent (même émotionnellement) à ce même moment. Le cerveau est influencé par plusieurs facteurs !
Qu’est-ce que la douleur chronique ?
Lorsque la douleur aiguë dure plus de 3 mois, ou qu’elle survient constamment depuis longtemps, on parle de douleur chronique. Celle-ci est très complexe, car il se peut qu’on ne connaisse pas la cause de la douleur. Parfois, c’est causé par une maladie. Mais d’autres fois, il n’y a pas de diagnostic précis, car il n’y a pas ou plus de lésion physique (mais la personne va ressentir encore de la douleur). Elle touche 15% de la population.
La douleur est générée par notre cerveau. Alors oui, la douleur chronique est dans notre tête ! Mais ce n’est pas parce qu’on a de la douleur sans lésion physique qu’elle n’est pas réelle. Tout comme la douleur aiguë, la douleur est réelle. La douleur chronique affecte aussi notre humeur, notre sommeil, notre comportement, notre appétit, nos relations intimes, nos émotions etc.
Souvent, on est tenté d’arrêter de bouger et on rentre dans le cercle vicieux de la douleur (voir l’image ci-dessous). Cela peut empirer notre état de santé physique et psychologique. C’est difficile, mais il faut souligner et même noter dans un cahier chaque preuve positive où le corps se sent en sécurité (exemple j’ai réussi à marcher 5 minutes dans avoir mal). Il faut le plus possible rester actif et féliciter chacun de nos progrès. Il faut éviter de se comparer à notre état d’avant douleur, et viser à améliorer progressivement notre état actuel.
Un autre truc peut être aussi d’avoir de la gratitude pour notre corps. De la gratitude d’être en vie, d’avoir un cœur qui bat, des poumons fonctionnels, des jambes pour se déplacer, un odorat pour sentir, un ouïe pour entendre etc ! On a parfois l’impression que notre corps est brisé lorsqu’on a mal à quelque part. Mettre son focus sur ce qui fonctionne bien peut vous aider.
Que doit-on faire quand on se blesse ?
La douleur agit comme un drapeau rouge . Il faut gérer notre blessure et avoir le comportement adéquat pour maintenir notre santé.
- Dès la blessure, il ne faut pas faire les mouvements qui provoquent de la douleur, pendant 3 à 7 jours, ce qui correspond à la phase d’inflammation. Ce mot sonne négatif mais attention, on doit voir l’inflammation de manière positive ! En effet, l’inflammation est le processus de guérison naturel de notre organisme (1).
- On privilégie le repos (2) afin de reprendre progressivement l’activité physique. La durée de repos dépend de la gravité de la blessure. Quand on parle de blessure grave, comme une entorse à la cheville par exemple, la réadaptation peut se faire 6 semaines après le trauma (3).
- 1) Phase d’inflammation: 1 à 7 jours
- 2) Phase de prolifération – création de nouvelles cellules: 2 à 3 semaines
- 3) Phase de remodelage des tissus: 6 semaines après le trauma
Glace et/ou chaleur: est-ce bon ?
La glace possède un effet analgésique, afin d’atténuer le symptôme de douleur. Cependant, il ne guérit pas ; il nous fait juste oublier la douleur un court instant. On peut donc s’en passer, dépendamment de la gravité de blessure.
En ce qui concerne la chaleur, pour certains trauma comme une hémorragie, c’est mauvais d’y avoir recours. En effet, la chaleur a un effet vasodilatateur et le sang va encore plus circuler.
Et les anti-inflammatoires ?
Essayez un maximum de les éviter, surtout au début. Comme mentionné plus haut, l’inflammation est bonne pour la guérison. Ainsi, un anti-inflammatoire va juste arrêter le processus de guérison. Le médecin prescrit souvent cette médication lorsque la phase d’inflammation est terminée et que la douleur persiste à un point qu’il est impossible de dormir. Nous ne conseillons pas d’en prendre dès l’apparition d’une douleur.
Quand consulter ?
Il est très important de s’entourer de professionnels de la santé, surtout pour une douleur chronique, afin d’éviter que la douleur dure plus longtemps que prévu et que la situation s’empire. Essayez d’oublier la douleur chronique afin que le cerveau ne se fasse pas une routine dès que vous êtes de mauvaise humeur ou quand le motif de douleur revient.
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Jeshna Budhai, stagiaire et finissante en kinésiologie
Kathryne Gervais, kinésiologue en périnatalité
Pour une version audio sur ce sujet, nous vous invitons à écouter cet épisode de podcast :